Le livre 010101 (1971-2015)

Fictions numériques et multimédias

Interview d’Anne-Cécile Brandenbourger

Né sous la plume d’Anne-Cécile Brandenbourger, Apparitions inquiétantes est «une longue histoire à lire dans tous les sens, un labyrinthe de crimes, de mauvaises pensées et de plaisirs ambigus». Cette histoire est d’abord un feuilleton en ligne publié en 1998 et 1999 sur le site d’Anacoluthe, en collaboration avec Olivier Lefèvre. L’ensemble est publié en février 2000 par les éditions 00h00 en tant que premier titre de la Collection 2003, consacrée aux écritures numériques, avec version imprimée à la demande. Sur son site, 00h00 présente l'ouvrage comme «un cyber-polar fait de récits hypertextuels imbriqués en gigogne. Entre personnages de feuilleton américain et intrigue policière, le lecteur est - hypertextuellement - mené par le bout du nez dans cette saga aux allures borgésiennes. (...) C’est une histoire de meurtre et une enquête policière; des textes écrits court et montés serrés; une balade dans l’imaginaire des séries télé; une déstructuration (organisée) du récit dans une transposition littéraire du zapping; et par conséquent, des sensations de lecture radicalement neuves.»

Anne-Cécile Brandenbourger relate en juin 2000: «Les possibilités offertes par l’hypertexte m’ont permis de développer et de donner libre cours à des tendances que j’avais déjà auparavant. J’ai toujours adoré écrire et lire des textes éclatés et inclassables (comme par exemple La vie mode d’emploi de Perec ou Si par une nuit d’hiver un voyageur de Calvino) et l’hypermédia m’a donné l’occasion de me plonger dans ces formes narratives en toute liberté. Car, pour créer des histoires non linéaires et des réseaux de textes qui s’imbriquent les uns dans les autres, l’hypertexte est évidemment plus approprié que le papier. Je crois qu’au fil des jours, mon travail hypertextuel a rendu mon écriture de plus en plus intuitive. Plus "intérieure" aussi peut-être, plus proche des associations d’idées et des mouvements désordonnés qui caractérisent la pensée lorsqu’elle se laisse aller à la rêverie. Cela s’explique par la nature de la navigation hypertextuelle, le fait que presque chaque mot qu’on écrit peut être un lien, une porte qui s’ouvre sur une histoire.»

Suite au succès du livre, les éditions Florent Massot publient en août 2000 une version imprimée (00h00 imprimant les livres uniquement à la demande) sous un nouveau titre, La malédiction du parasol, avec une couverture en 3D et une maquette d’Olivier Lefèvre restituant le rythme de la version originale.

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