Au milieu des années 1990, le texte est omniprésent sur le web, par défaut peut-être, à cause des problèmes de bande passante. Il est ensuite mis de côté au profit de l’image et du son. Dix ans plus tard, le texte revient en force, avec le livre numérique dans son sillage. On n’a jamais tant écrit, y compris dans les blogs et les wikis. Encore confidentiel en 2000, puis parent pauvre des fichiers musicaux et vidéo, le livre numérique est en bonne place à côté de la musique et des films. Signe des temps, il devient en 2005 un objet convoité par les géants de l'internet pour la constitution de leurs bibliothèques planétaires, par souci méritoire de mettre le patrimoine mondial à la disposition de tous, mais surtout à cause de l’enjeu représenté par les recettes publicitaires générées par les liens commerciaux accolés aux résultats des recherches. Lancée en octobre 2005 à l’instigation de l’Internet Archive, l’Open Content Alliance (OCA) souhaite pour sa part créer une bibliothèque planétaire publique qui soit respectueuse du droit d'auteur et dont les collections puissent être accessibles sur n'importe quel moteur de recherche. Dix ans plus tard, l’Internet Archive propose deux millions de documents numériques. D’autres bibliothèques globales visent un but similaire, par exemple Europeana, bibliothèque numérique européenne lancée en novembre 2008, et la Digital Public Library of America (DPLA), bibliothèque numérique américaine lancée en avril 2013. Il existerait au moins 25 millions de livres appartenant au domaine public, toutes éditions confondues. Il reste donc beaucoup à faire.