L’internet facilite aussi la gestion de catalogues collectifs mondiaux. Le but premier de ces catalogues est d’éviter de cataloguer à nouveau un document déjà catalogué par une bibliothèque partenaire. Si le catalogueur trouve la notice du document qu’il est censé cataloguer, il la copie pour l’inclure dans le catalogue de sa propre bibliothèque. S’il ne trouve pas la notice, il la crée, et cette notice est aussitôt disponible pour les catalogueurs d'autres bibliothèques adhérentes. Deux associations se lancent dans cette tâche collaborative, l’OCLC (Online Computer Library Center) dès 1971 et le RLG (Research Libraries Group) dès 1980. Trente ans plus tard, l’OCLC et le RLG gèrent de gigantesques bases bibliographiques alimentées par leurs adhérents, et dûment facturées.
Fondée en 1967 dans l’Ohio (États-Unis), l’association OCLC lance en 1971 l’OCLC Online Union Catalog (Catalogue collectif en ligne d’OCLC) pour desservir les bibliothèques universitaires de l’État de l’Ohio avant de s’étendre progressivement à tout le pays puis au monde entier. Rebaptisé WorldCat et disponible sur abonnement payant, ce catalogue comprend 38 millions de notices bibliographiques dans 370 langues en 1998, avec translittération des notices dans les langues JACKPHY, à savoir le japonais, l'arabe, le chinois, le coréen (Korean en anglais), le persan, l'hébreu et le yiddish. Deux millions de notices sont ajoutées au catalogue chaque année. WorldCat utilise huit formats bibliographiques (livres, périodiques, documents visuels, cartes et plans, documents mixtes, enregistrements sonores, partitions, documents informatiques). Pour un livre par exemple, la notice type contient le descriptif bibliographique ainsi que des informations sur le contenu du livre (table des matières, résumé, couverture, illustrations, courte biographie de l’auteur).
En 2005, 61 millions de notices bibliographiques produites par 9.000 bibliothèques adhérentes sont disponibles dans 400 langues. En 2006, 73 millions de notices provenant de 10.000 bibliothèques dans 112 pays permettent de localiser un milliard de documents. Devenue la plus grande base mondiale de données bibliographiques, WorldCat migre progressivement sur le web, d’abord en rendant la consultation des notices possible par le biais de plusieurs moteurs de recherche (Yahoo!, Google et d’autres), puis en lançant en août 2006 une version web de WorldCat en accès libre, qui propose non seulement les notices des documents mais aussi l'accès direct (gratuit ou payant) aux documents des bibliothèques adhérentes (livres, articles, photos, livres audio, musique, vidéos).