Le livre 010101 (1971-2015)

L’Internet Archive lance une bibliothèque publique planétaire

D’autres initiatives

Si Microsoft est l'un des partenaires de l'Open Content Alliance, il se lance aussi dans l’aventure à titre personnel, avec le lancement en décembre 2006 aux États-Unis de sa propre bibliothèque numérique, Live Search Books, qui permet une recherche par mots-clés dans sa collection de livres du domaine public. Ces livres sont numérisés par Microsoft suite à des accords passés avec de grandes bibliothèques, les premières étant la British Library et les bibliothèques des Universités de Californie et de Toronto, suivies en janvier 2007 par la New York Public Library et la Bibliothèque de l’Université Cornell. Microsoft compte également ajouter des livres sous droits, mais uniquement avec l'accord préalable des éditeurs. Tout comme Google Books, Live Search Books permet de consulter des extraits, mais les collections sont moins riches, le moteur de recherche est plus rudimentaire, et il n'est pas possible de télécharger les livres au format PDF dans leur entier. Microsoft annonce en mai 2007 des accords avec plusieurs grands éditeurs, dont Cambridge University Press et McGraw Hill, mais met finalement un terme à l’expérience un an plus tard. Les 750.000 livres déjà numérisés sont versés en mai 2008 dans les collections de l’Internet Archive.

En Europe, certains s’inquiètent d’une «hégémonie américaine» dans ce domaine aussi. Il existe déjà sur le web une Bibliothèque européenne, qui est en fait un portail commun aux 43 bibliothèques nationales, lancé en janvier 2004 par la CENL (Conference of European National Librarians – Conférence des bibliothécaires nationaux européens) et hébergé sur le site de la Bibliothèque nationale (Koninklijke Bibliotheek) des Pays-Bas. En septembre 2005, à l’instigation de Jean-Noël Jeanneney, directeur de la Bibliothèque nationale de France, la Commission européenne lance une vaste consultation publique sur un projet de bibliothèque numérique européenne, avec réponse requise en janvier 2006. On lit dans le communiqué de presse que «le plan de la Commission européenne visant à promouvoir l’accès numérique au patrimoine de l’Europe prend forme rapidement. Dans les cinq prochaines années, au moins six millions de livres, documents et autres œuvres culturelles seront mis à la disposition de toute personne disposant d’une connexion à l’internet, par l’intermédiaire de la "bibliothèque numérique européenne". Afin de stimuler les initiatives de numérisation européennes, la Commission va co-financer la création d’un réseau paneuropéen de centres de numérisation. La Commission abordera également, dans une série de documents stratégiques, la question du cadre approprié à adopter pour assurer la protection des droits de propriété intellectuelle dans le cadre des bibliothèques numériques.»

Europeana et ses deux millions de documents sont disponibles en novembre 2008, avec un serveur qui déclare rapidement forfait suite à la très forte demande des premières heures, puis une période expérimentale avec consultation partielle des collections. Europeana propose d’abord 6 millions de documents en mars 2010, puis 10 millions de documents en septembre 2010 avec une nouvelle interface. Europeana compte 39 millions de documents en mai 2015 mais les crédits de fonctionnement alloués à ce service public européen semblent insuffisants pour la lourde tâche qui lui a été confiée.

En parallèle, la Digital Public Library of America (DPLA - Bibliothèque publique numérique de l’Amérique) est conçue dès 2010 sous l’égide de Robert Darnton, directeur de la bibliothèque universitaire de Harvard, afin de fédérer les efforts des bibliothèques, archives et musées des États-Unis. La DPLA ouvre ses portes virtuelles en avril 2013. Deux ans plus tard, elle offre 8,5 millions de documents numériques, avec une prévision de 30 millions pour les prochaines années. Ses crédits de fonctionnement étant privés, ils ne semblent pas compromis.

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